14-14 de Silène Edar et Paul Beorn
J’ai lu ce livre car j’étais très
curieuse de voir comment on pouvait mettre un peu de magie ou de surnaturel
dans une époque se situant juste avant la première guerre mondiale ! Nous
suivons donc deux Adrien différents, à deux époques différentes. Ils vont
apprendre à se connaître, essayer de se comprendre, et même s’entraider, tout
cela à distance…et à 100 années d’écart !
L’écriture est très belle. J’ai
bien noté une différence dans les expressions qu’utilisent les Adrien selon
leur époque, le langage se fait assez soutenu pour Hadrien, et il est assez
moderne, quelques fois familier pour Adrien. Un bon dans le temps qui est très
rafraîchissant, aussi étrange que cela puisse paraître.
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| exemple de boîte aux lettres des années 1900 |
L’histoire met un peu de temps à
se mettre en place : en effet, les deux auteurs ont choisi de bien nous
expliquer dans quels contextes historiques nos deux personnages
évoluaient : on en apprend alors pas mal sur leur entourage, leurs amis,
leurs habitudes…mais c’est ce qui contribue au charme du livre, c’est ce qui
fait qu’on s’attache aux personnages et à leurs vies ! C’est comme si on
ne faisait que se téléporter d’une époque à l’autre assez brutalement, si bien
qu’à chaque fois qu’on quitte un personnage, on ressent un pincement au cœur.
Encore un livre où on change de
point de vue à chaque chapitre : j’adore ça. Cela a instauré une certaine
excitation de devoir attendre pour savoir ce qui allait arriver à Hadrien ou
Adrien, j’avais autant hâte que nos deux personnages principaux de découvrir
les lettres reçues à n’importe quel moment. Un petit bémol : on ne
découvre pas forcément la réaction en direct lors de la réception d’une lettre,
et j’ai trouvé cela frustrant quelques fois. On peut par exemple retrouver
Adrien le lendemain qui suit la lecture de la dernière lettre reçue, et qu’il
s’apprête à répondre : mais dans le fond, ce n’est qu’un détail.
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| Exemple de boîte aux lettres au début du siècle dernier |
D’ailleurs, voilà une chose que j’ai beaucoup aimé : la forme épistolaire. Les auteurs ne se sont pas contentés de nous retranscrire le contenu de leurs lettres, mais nous avions cela sous forme d’écriture cursive, presque manuscrite, avec encore une fois une petite différence dans leur écriture en elle-même : même si celle d’Adrien n’est pas aussi « sale » que ce que lit Hadrien, on apprécie toutefois la forme de ses mots (ceux d’Hadrien) et le langage oublié d’autrefois. On réussit sans mal à ressentir toutes les émotions de nos personnages, et d’ailleurs, je dois avouer qu’à la fin j’avais le cœur gros…
J’ai également appris pas mal de
choses sur la façon de vivre à l’époque de l’avant-première guerre, chose assez
méconnue de ma génération finalement, qui a peut-être retenu un peu plus de
choses sur la seconde guerre mondiale (sans compter que je suis une quiche en
histoire…).
Les deux modes de vie m’ont plu,
j’ai aimé retrouver ces jeunes garçons dans leur quotidien, avec des problèmes
plus ou moins gros, de leur époque et quelques fois très difficiles à vivre.
J’ai aussi noté l’importance de la figure paternelle pour Hadrien, et celle de
la figure maternelle pour Adrien : j’ai une préférence pour notre ami qui
vit au début du siècle dernier.
Si j’avais un seul petit point
négatif à lui trouver, je dirais la fin de l’histoire. Avec un élément que
j’avais deviné assez tôt dans ma lecture, la découverte officielle de celui-ci
à la fin m’a donc a moitié surprise (cela a plutôt confirmé ce que je pensais).
Pourtant bien amenée, elle arrive un peu vite et brutalement à mon goût, ou
alors je n’avais vraiment pas envie de quitter ces deux personnages dont je me
rappellerai encore longtemps…
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